Dix-huit mois après la légalisation des paris sportifs, paris hippiques et du poker sur Internet, l'ARJEL, l'Autorité de Régulation des Jeux en Ligne, par le biais de son président Jean-François Vilotte, craint une remontée des sites illégaux. En plein débat sur le système de taxation des opérateurs de jeux en ligne, l'ARJEL campe sur sa position, qui consiste à dire que, faute de la recherche d'une meilleure attractivité des sites légaux, ceux-ci ne seront bientôt plus en capacité de poursuivre leurs activités.
Un marché du jeu en ligne en perte de vitesse
Certains chiffres font clairement état d'une baisse du nombre de joueurs en ligne. 20 % auraient ainsi arrêtés de parier sur des sites légaux. Les 35 opérateurs, qui ont pourtant généré 177 millions de Produit Brut de Jeu entre juillet et septembre 2011, ne parviennent pas à combler leurs charges. D'après le président de l'ARJEL, contacté par la rédaction du quotidien Le Figaro, seuls les deux opérateurs historiques, le PMU et la FDJ, retirent encore des bénéfices de leur activité. Jean-François Vilotte prévient ainsi que « si la question du modèle fiscal n’est pas examinée attentivement, les joueurs risquent de déserter les sites légaux. Il est nécessaire de changer l’assiette fiscale, afin de donner des marges de manœuvre aux opérateurs. Le statu quo ne constitue en rien une garantie du maintien des recettes fiscales, car le modèle économique du marché est trop fragile.».
Pour les autres, ce manque de bénéfices doit être épongé par une baisse des dépenses. Ainsi, les gains potentiellement mis en jeu auprès des joueurs sont de moins en moins importants. De plus, les budgets alloués aux campagnes de publicité ont été largement réduits, signe de cette rigueur budgétaire imposée.
Un changement de taxation toujours espéré par l'ARJEL
Jean-François Vilotte tente donc, une nouvelle fois, d'interpeller le gouvernent sur un besoin de changer la taxation des opérateurs afin de le mettre au niveau des autres pays européens. Chez ces derniers, les taxes sont prélevées justement sur le PBJ et non sur la mise des joueurs comme cela est le cas actuellement en France. Pourtant, depuis quelques semaines, l'Etat communique sur sa volonté de conserver ce mode de prélèvement. Pour l'ARJEL, chargé de réguler le marché légal, le maintien de l'organisation actuelle ne peut que faire fuir les joueurs français vers des sites illégaux, beaucoup plus attractifs alors qu’ils avaient presque disparus depuis mai 2010. Ainsi, malgré une hausse nette des paris hippiques de 45 % depuis l'ouverture du marché et de 9 % en ce qui concerne le Poker, le secteur est en proie à une crise de croissance qui pourrait lui être fatale.
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