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L'histoire de Stu Ungar

2 octobre 2025

Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir l'histoire de Stu Ungar.

Un surdoué des jeux de cartes

Stuart Errol Ungar, plus connu sous le nom de Stu Ungar, naît le 8 septembre 1953 au sein d'une famille juive dans le quartier Lower East Side de Manhattan.

Son père, Isidore "Ido" Ungar est un usurier et un bookmaker qui possède un bar-club baptisé "Foxes Corner". Fréquenté parfois par des gangsters, l'établissement propose aussi des jeux d'argent, ce qui permet à Stu de découvrir cette activité dès sa plus tendre enfance.

Ayant constaté l'addiction de certains de ses clients, Ido fait tout son possible pour maintenir son fils à distance de cet environnement. Mais cela n'empêche pas le jeune garçon de jouer régulièrement au gin rami en cachette. Très doué, celui-ci commence d'ailleurs à se faire une réputation dans le quartier et remporte son premier tournoi à l'âge de dix ans !

Stu Ungar est par ailleurs un excellent élève. Il possède une mémoire exceptionnelle et un talent remarquable pour les mathématiques. Cela lui permet notamment de sauter sa classe de cinquième au collège.

En 1966, Ido meurt malheureusement d'une crise cardiaque dans le lit de sa maîtresse. Après le décès de son père, l'adolescent abandonne l'école en seconde. Il commence alors à errer au sein des cercles de jeux locaux pour tenter de cumuler des gains. Il souhaite ainsi aider financièrement sa sœur et sa mère devenue invalide en raison d'un accident vasculaire cérébral.

Lors de ces parties clandestines, Ungar prend l'habitude de porter un chapeau de cow-boy. Comme il est petit, maigrelet et a de longs bras, cela lui donne une apparence caricaturale qui lui attire de nombreuses moqueries. Néanmoins, lorsqu'il s'assied à une table de jeu, il en repart souvent gagnant, ce qui ne manque pas de créer la surprise chez ses adversaires.

En 1969, le jeune homme affronte aux cartes Teddy Price, un joueur new-yorkais réputé qui a fait l'objet de plusieurs arrestations pour tricherie. Ce dernier perd 1500 dollars face à Ungar et devient par la suite son ami.

Le protégé d'un gangster

L'errance d'Ungar se poursuit jusqu'à ses 18 ans. C'est en effet en 1971 qu'il fait la rencontre de Victor Romano, un gangster de 60 ans renommé dans le milieu de la mafia new-yorkaise. Considéré comme l'un des meilleurs joueurs de la ville, celui-ci a passé près de la moitié de sa vie derrière les barreaux.

Il peut réciter par cœur les définitions d'un nombre impressionnant de mots du dictionnaire et aime, comme le jeune Stu, calculer les probabilités aux jeux de cartes. Lors de ses séjours carcéraux, il a d'ailleurs rédigé une série d'articles qui ont été publiés dans le magazine "Bridge World".

Ayant de nombreux atomes crochus, les deux individus développent une profonde amitié l'un pour l'autre, Romano devenant à la fois le mentor et le protecteur du jeune homme.

Grâce à lui, Ungar fait son entrée dans l'univers des bookmakers et des mafieux de haut rang. Il joue régulièrement au gin avec eux et commence à gagner de grosses sommes d'argent.

Sa renommée s'accroît à tel point que des personnes font le chemin depuis Las Vegas et même le Canada pour l'affronter aux cartes. Mais, bien que son talent soit indéniable, il est aussi très arrogant et prétentieux. Romano est souvent obligé de le protéger physiquement contre des adversaires irrités par son attitude.

On raconte d'ailleurs qu'un joueur particulièrement vexé aurait tenté de lui asséner un coup de chaise à la suite d'une défaite humiliante. Quelques jours plus tard, l'individu aurait été retrouvé mort avec une balle dans le crâne…

Une ascension suivie d'une chute

En 1973, Stu Ungar, qui est alors âgé de 20 ans, commence à sortir avec Madeleine Wheeler, une magnifique jeune femme qui travaille en tant que serveuse dans un club. Les deux jeunes gens étant follement amoureux l'un de l'autre, Ungar décide de quitter sa mère et sa sœur pour vivre avec Madeleine.

Victor Romano s'en réjouit. Cela fait longtemps qu'il répète à son protégé de cesser de brûler la chandelle par les deux bouts pour devenir un joueur sérieux aux revenus stables. Et c'est ce qui arrive : apaisé par sa relation amoureuse, Ungar commence enfin à économiser une partie de l'argent qu'il remporte aux tables. Son comportement devient en outre plus mature et moins arrogant.

Fier de lui, son mentor décide de le présenter à Gus Franco, le parrain du clan Romano. La nouvelle se répand dans l'ensemble de la mafia new-yorkaise : Ungar est à présent un membre de la "famille". Le jeune homme est aux anges : il est flatté qu'on lui donne le surnom de "Meyer" (en référence au fameux mafieux juif Meyer Lansky) et, surtout, il est désormais protégé non plus par un seul homme, mais par tout un groupe d'individus dangereux.

Au milieu des années 70, Ungar perd néanmoins 60 0000 dollars contre un membre d'un autre clan mafieux. Le lendemain, il appelle son ami Teddy Price et lui confie qu'il doit quitter la ville dès le lendemain pour se rendre en Californie, car il est ruiné et craint d'être assassiné pour n'avoir pas pu payer sa dette.

Heureusement pour lui, Victor Romano intervient une nouvelle fois en sa faveur. Il règle la situation de la façon suivante : personne ne doit s'en prendre physiquement à Ungar, mais ce dernier doit partir à Las Vegas afin d'y gagner suffisamment d'argent pour rembourser sa dette dans les plus brefs délais.

L'arrivée dans le paradis des joueurs

Ungar s'installe donc dans la célèbre "Ville du Péché" en 1976. La ville, qui compte à l'époque moins de 150 0000 habitants, accueille des joueurs, des acteurs et des actrices de Hollywood, des chanteurs, des prestidigitateurs, des artistes de cirque et, bien entendu, de nombreux gangsters.

Ungar s'y sent comme un poisson dans l'eau. Il enchaîne les parties aux tables des différents casinos de la ville en se faisant remarquer par ses victoires. Il réussit notamment à rafler 100 000 dollars à Danny Robinson, le plus grand joueur de gin rami de Las Vegas et 40 000 dollars face au joueur professionnel Billy Baxter.

"Quand il est entré dans la salle de jeu, j'ai été tellement surpris par son apparence d'adolescent chétif que j'ai refusé de croire que c'était le légendaire Stu Ungar dont tout le monde parlait", déclarera plus tard Baxter. "Il était si petit que, durant notre partie, une caisse de bouteilles de Coca-Cola a été posée sur sa chaise pour qu'il soit plus à l'aise !"

En 1977, Ungar a enfin réglé ses dettes et est hors de danger. Il accepte donc que Madeleine le rejoigne à Las Vegas pour qu'ils s'y marient. Fragilisé par la maladie, Victor Romano assiste à la cérémonie et félicite celui qu'il considère comme son fils adoptif. Le vieux mafieux meurt quelques jours plus tard…

Ungar, quant à lui, est devenu tellement fort au gin rami que personne ne veut plus l'affronter. Plusieurs établissements vont même jusqu'à refuser son inscription à des tournois. Le joueur se tourne donc vers le poker, ce qui va marquer un nouveau chapitre de sa vie…

Un as du gin devenu génie du poker

Après la mort de sa mère en 1979, Ungar commence à consommer de la cocaïne.

"La mort de Victor et celle de ma mère ont été très difficiles à vivre", confiera-t-il lors d'une interview. "Ce sont des joueurs de poker amis qui m'ont conseillé de prendre de la drogue pour soulager ma peine. Elle me permettait de conserver une bonne énergie durant des heures, ce qui est également un avantage pour les parties de poker. Malheureusement, à force d'en consommer, j'ai fini par devenir complètement accro."

En 1980, malgré ce début d'addiction, il décide de participer aux "World Series of Poker" (WSOP). Bien qu'il soit encore novice au "Texas Hold'Em", son niveau augmente au fil des parties. Les personnes qui le suivent sont sidérées. Même le célèbre champion de poker Doyle Brunson n'en croit pas ses yeux.

"C'est la seule fois de ma vie que j'ai vu un joueur s'améliorer à ce point au cours d'un même tournoi !", révélera-t-il plus tard. "En plus, on m'a rapporté qu'il avait lu mon livre la veille de son inscription."

Stu Ungar parvient finalement à gagner le "Main Event" de l'événement face à Brunson, ce qui fait de lui le plus jeune champion du monde de poker de l'époque. Comme son apparence juvénile le fait paraître moins âgé qu'il ne l'est réellement, on l'appelle "Le Kid". Il reçoit la coquette somme de 365 000 dollars et son premier bracelet de vainqueur.

Après cette victoire, Stu et Madeleine donnent naissance à une fille nommée Stefanie. Ungar décide pour l'occasion d'adopter légalement Richie, le fils de son épouse qu'elle a eu lors d'un précédent mariage. Le garçon voue une admiration sans bornes au champion de poker.

Une vie de luxe

La famille s'étant agrandie, Madeleine incite Stu à acheter une maison. Celui-ci finit par en acquérir une en déposant une mallette de billets d'une valeur de 40 000 dollars sur la table d'un agent immobilier de Las Vegas.

Outre ce foyer luxueux, Ungar porte à présent des costumes Versace, se fait couper les cheveux par un coiffeur personnel et se fait manucurer les ongles.

Mais, la vie n'étant jamais un long fleuve tranquille, certains joueurs commencent à répandre la rumeur comme quoi sa victoire aux WSOP n'a été qu'un coup de chance. D'autres, plus virulents, vont même jusqu'à déclarer qu'elle a été truquée.

Pour leur donner tort, Ungar veut s'inscrire aux "World Series of Poker" de 1981. Mais il y a une ombre au tableau : quelques jours plus tôt, il a été exclu du casino Horseshoe par son patron Benny Binion après avoir craché au visage d'un croupier parce qu'il a perdu une grosse somme d'argent.

Heureusement, Jack Binion intervient et persuade son père de laisser Ungar participer au tournoi. Il le convainc en lui répétant que la publicité générée par la présence du champion attirera à coup sûr un grand nombre de clients.

Au bout du compte, Ungar réussit à remporter une seconde fois le "Main Event", cette fois contre Perry Green. Il reçoit un nouveau bracelet et empoche au passage 375 000 dollars. Suite à cet exploit, personne n'ose désormais remettre en cause le talent au poker du "Kid".

Quelque temps plus tard, Teddy Price emménage à Las Vegas. Lui qui avait perdu le contact avec un ami qui craignait d'être assassiné à cause de ses dettes, retrouve un champion de poker admiré par ses pairs et qui vit dans la richesse.

Une existence décousue

En 1982, la Commission des jeux du New Jersey condamne Stu Ungar pour avoir triché au blackjack dans un casino situé à Atlantic City. L'établissement accuse le joueur d'avoir rajouté discrètement des jetons sur une mise gagnante afin d'augmenter sa valeur. Il lui demande donc le versement d'une amende de 500 dollars.

La sanction est modeste et Ungar peut régler facilement cette somme. Mais, comme il nie fermement avoir triché, il s'agit pour lui d'une question d'honneur… Il choisit donc de défendre sa cause devant le juge chargé de l'affaire et parvient à gagner son procès. Il évite ainsi la fameuse amende, mais a dépensé au final près de 50 000 dollars en frais d'avocats et d'avion !

Cette année-là, le champion de poker s'inscrit aux "World Series of Poker", mais la bataille judiciaire qu'il a menée pendant plusieurs mois l'a épuisé. Il quitte donc le tournoi dès le premier jour.

En 1983, la situation s'améliore heureusement pour Ungar. Celui-ci gagne un bracelet et empoche 110 000 dollars en éliminant Dewey Tomko durant l'épreuve de "Seven Card Stud" des WSOP.

L'argent coule à flot pour le "Kid", mais il ne sait absolument pas comment le gérer. Outre les cartes, il enchaîne les parties de ping-pong à 50 000 dollars et joue au billard avec des manches à balai en misant des milliers de dollars sur le score final.

Il se prend aussi de passion pour le golf, l'un des passe-temps préférés des riches de la région. Bien qu'il n'ait aucun talent pour ce sport, il s'inscrit dans un club et joue souvent contre des golfeurs chevronnés. Ces derniers l'autorisent d'ailleurs à placer un piquet sous les balles pour faciliter ses frappes.

"Pour lui, rien n'était impossible", déclarera par la suite le champion de poker Chip Reese. "Un jour, lors d'une partie de golf sur laquelle nous avions misé 40 000 dollars, sa balle a atterri dans un ruisseau. Alors que tout le monde pensait que c'était terminé, Stu a sorti un piquet d'une trentaine de centimètres de son sac. Il a ensuite retiré ses chaussettes et ses chaussures, puis est entré calmement dans l'eau pour frapper sa balle !"

Le début des gros ennuis...

En 1984, Stu Ungar remporte deux épreuves de "No Limit Hold'em" prestigieuses : celle de l'America's Cup Of Poker et celle de l'Amarillo Slim's Superbowl Of Poker. Il empoche 150 000 dollars pour la première et 275 000 dollars pour la seconde.

Malgré sa fortune et sa renommée, le joueur continue à mener une vie pour le moins singulière et totalement irresponsable. Refusant de posséder un compte bancaire, il conserve son argent liquide dans les coffres-forts de plusieurs hôtels de Las Vegas et circule avec les poches remplies de billets. Quant au courrier qu’il reçoit, il l'ouvre rarement, ce qui entraîne fréquemment la coupure de l'électricité de sa maison pendant plusieurs jours en raison des factures impayées.

Propriétaire de plusieurs voitures de luxe, il ne les conduit jamais et préfère prendre le taxi, même pour des trajets de quelques dizaines de mètres. Au niveau alimentaire, Ungar considère la nourriture comme quelque chose d'accessoire, engloutissant littéralement ses repas pour pouvoir se rassoir le plus rapidement possible aux tables de jeu.

L'addiction à la cocaïne et le mode de vie très particulier du champion de poker l'empêchent évidemment de mener une vie de famille équilibrée. En 1986, le couple finit donc par divorcer et Madeleine quitte Las Vegas avec sa fille Stefanie dont elle a désormais la garde.

Entre drogue et poker

Désormais seul, Stu Ungar s'enfonce encore plus dans son addiction à la drogue et aux jeux d'argent. Il passe des nuits entières à des tables comportant de gros enjeux, sniffant discrètement de la cocaïne entre deux parties pour ne pas plonger dans le sommeil.

Grâce à son talent unique, il continue à remporter des sommes colossales qui atteignent parfois un million de dollars. Il en dépense d'ailleurs la plus grande partie dans des paris sportifs et dans des fêtes qu'il organise avec ses amis.

Mais le champion de poker peut être aussi généreux avec ceux qui sont dans le besoin. Par exemple, il n'hésite pas à donner 10 000 dollars en liquide à un ami en difficulté financière. Certains le voient également distribuer des billets de 100 dollars aux mendiants dans la rue.

En 1989, Richie, son fils adoptif, se suicide quelques jours après avoir obtenu son diplôme de fin d'année. Profondément touché par l'événement, Ungar devient dépressif et son médecin lui prescrit des antidépresseurs.

En 1990, il participe tout de même aux WSOP pour tenter de décrocher un nouveau titre. Hélas, sa consommation de drogue est devenue si importante que, le troisième jour du tournoi, il fait une overdose dans sa chambre d'hôtel.

Malgré cela, son avance de jetons est tellement élevée qu'il se classe à la neuvième position de l'événement, en dépit des pertes de blindes. Il finit par gagner la somme honorable de 20 500 dollars.

Lors d'un reportage réalisé durant le tournoi, des joueurs qui ont affronté Stu Ungar déclarent qu'il n'atteindra pas l'âge de 40 ans à cause de sa dépendance à la drogue. L'un de ses proches précise que sa seule raison de vivre est de voir grandir sa fille Stefanie.

Un homme perdu

Ungar continue à perdre énormément d'argent sur des paris hippiques et sportifs. Ses amis, dont le champion de poker Mike Sexton, essaient de le convaincre de suivre une cure de désintoxication dans un centre spécialisé. Mais il refuse, car il prétend qu'il est plus facile de se procurer de la drogue dans ce genre d'endroit que dans les rues de Las Vegas.

En 1991, il termine à la première place du tournoi "Queens Poker Classic" et empoche 190 000 dollars.

Durant les World Series of Poker de 1992, Ungar se retrouve face à Mansour Matloubi, le champion de l'édition 1990. Les deux joueurs s'affrontent lors de plusieurs tournois de "No Limit Hold'em" avec des buy-in de 50 000 dollars. Pendant la dernière main, Matloubi essaie de bluffer, mais cela ne fonctionne pas et Ungar remporte la partie.

En 1995, Ungar, financièrement ruiné, est contraint de mettre sa maison aux enchères pour récupérer un peu d'argent. L'un de ses amis accepte de l'héberger à une seule condition : qu'il ne consomme ni des drogues ni des boissons alcoolisées durant son séjour.

Stu accepte et parvient à tenir sa promesse, mais il est perdu face à cette nouvelle vie hors des tables de casino. Génie du jeu depuis sa plus tendre enfance, il ne sait même pas faire fonctionner une machine à laver et est incapable d'exercer un autre métier que celui de joueur professionnel.

Il concentre donc toute son attention sur Stefanie, passant le plus de temps possible avec elle pour rattraper le temps perdu. Mais, là encore, la situation s'avère compliquée.

"Stu adorait sa fille", expliquera plus tard l'un de ses proches. "Malheureusement, il ne savait pas comment jouer son rôle de père, ce qui était problématique…"

Une résurrection improbable !

En 1997, Stu Ungar n'a plus un sou en poche, il est criblé de dettes. Malgré cela, il demande au casino "Lady Luck" de le laisser jouer au blackjack avec un seul sabot. Connaissant sa réputation de compteur de cartes hors pairs, le gérant de l'établissement accepte, mais à une seule condition : toutes ses mises doivent comporter une limite haute et basse.

Ungar occupe ainsi les tables de jeu du casino pendant six mois, empochant durant cette période plus de 300 000 dollars qu'il perdra malheureusement ensuite en paris sportifs.

Sa santé, déjà précaire, continue par ailleurs de décliner. La cocaïne ayant détruit sa cloison nasale, il subit une opération pour la restaurer. Mais, quelques heures seulement après sa sortie de l'hôpital, il se met déjà à sniffer une autre drogue…

La même année, au mois de mai, Stu Ungar souhaite s'inscrire aux World Series of Poker qui ont lieu au fameux "Horseshoe" de Benny Binion. C'est son ami Billy Baxter qui lui paie, à la dernière minute, le buy-in de 10 000 dollars qui donne accès au Main Event du championnat. Celui-ci compte alors 312 joueurs venus des quatre coins des USA.

À l'intérieur du casino, un mur arbore une gigantesque photo du "Kid" prise en 1981. Au sommet de sa gloire, celui-ci porte sur cette dernière une veste en satin doré et affiche un sourire radieux.

Mais c'est un tout autre homme qui participe à présent aux WSOP. Amaigri, les cheveux grisonnants, le visage fatigué, il porte de grosses lunettes de soleil rondes qui dissimulent en partie son nez abîmé par la cocaïne.

Le soir du premier jour de la compétition de "No-Limit Hold'em", Ungar est épuisé. Au milieu d'une partie, il sent le sommeil l'envahir et avertit discrètement Mike Sexton et Billy Baxter qu'il n'aura pas assez de forces pour tenir jusqu'à la fin. Grâce au soutien moral de ses deux amis, il réussit tout de même à boucler tant bien que mal cette première journée de tournoi.

Durant l'événement, Ungar conserve précieusement une photo de sa fille Stefanie dans son portefeuille. Il lui téléphonera d'ailleurs plusieurs fois par jour pour la tenir informée de sa progression au sein du tournoi.

Après une première journée difficile, il retrouve de l'énergie, ce qui lui permet d'atteindre la dernière table avec une avance de jetons importante. Tous les bookmakers américains le désignent alors comme le grand vainqueur du tournoi.

En finale, Ungar se trouve face à John Strzemp, un joueur solide mais moins expérimenté que lui. Lors de ce "heads-up", il parvient à remporter le pot décisif et décroche son troisième titre de champion du monde. Il rejoint donc Johnny Moss, le seul joueur jusque-là à avoir gagné trois fois cette épreuve. Le million de dollars qu'il empoche, il le partage généreusement avec Billy Baxter, celui à qui il doit sa participation à cette édition.

Après le Main Event, Ungar est interviewé par le célèbre joueur de poker et animateur Gabe Kaplan. Durant l'entretien, il montre une photo de sa fille à la caméra en lui dédiant sa victoire.

Les journalistes de Las Vegas donnent un nouveau surnom au champion. Ils l'appellent désormais "The Comeback Kid" ("Le Gamin Revenant"), symbole de son génie intact et de sa capacité à renaître face aux adversités de la vie.

Ungar, que tout le monde croyait perdu en raison de son addiction à la drogue, est ainsi revenu au sommet seize ans après son premier sacre.

Quand l'addiction prend le dessus...

Avec l'argent qu'il a remporté, Stu Ungar loue un appartement à Las Vegas et quitte ainsi le foyer de l'ami qui l'hébergeait jusque-là. Il décide même de renouveler son permis de conduire qui est expiré depuis plusieurs années.

Fidèle à ses mauvaises habitudes, il finit néanmoins par dilapider le reste de ses gains dans des paris sportifs et dans diverses drogues.

Stefanie, qui voit son père aller de plus en plus mal, tente à plusieurs reprises de le convaincre d'arrêter de prendre les stupéfiants. Malheureusement, il tient au mieux quelques semaines, puis retombe à chaque fois dans sa terrible addiction.

En 1998, Baxter propose à Ungar de payer à nouveau son buy-in afin qu'il participe au prochain Main Event des World Series of Poker. Le champion accepte, mais, dix minutes avant le lancement de l'événement, il confie à son ami qu'il est exténué et n'a plus aucune envie de jouer.

Quelques heures plus tard, il avoue à Baxter avoir consommé une trop grande quantité de drogue durant les jours qui ont précédé le tournoi. "J'ai donc préféré me désister plutôt que de me présenter dans cet état lamentable", ajoute-t-il.

Dans les mois qui suivent, Ungar ne peut plus payer son loyer. Il erre d'hôtel en hôtel et sort rarement de sa chambre. On l'aperçoit parfois dans des casinos en train de mendier des jetons auprès des joueurs. Il ne les mise même pas sur des jeux d'argent, mais les échange contre du crack (sa drogue préférée depuis son abandon de la cocaïne qui a causé l'affaissement de sa cloison nasale). Ses connaissances refusent désormais de lui donner ou même de lui prêter de l'argent, car ils savent qu'il va le dépenser pour s'acheter de la drogue.

Il finit d'ailleurs par être arrêté par la police de Las Vegas pour possession de crack.

La fin tragique d'une légende du poker

En octobre 1998, Bob Stupak, l'un des amis de Stu Ungar qui est également champion de poker, accepte de le sponsoriser le temps de plusieurs compétitions, dont un tournoi à 370 000 dollars garantis qui se tiendra en décembre au casino Taj Mahal d'Atlantic City.

Le "Comeback Kid" pourra ainsi relancer encore une fois sa carrière, Stupak récupérant un pourcentage de chacun de ses gains.

Le 20 novembre, Stu Ungar s'installe dans la sixième chambre de l'Oasis, un hôtel à bas prix localisé au bout du Strip. Il paye 96 dollars pour y passer deux nuits.

Le 22 novembre 1998, on retrouve son corps sans vie qui git sur le sol de la chambre. Il est habillé, la télévision est éteinte et dans sa poche, il ne lui reste plus que 800 dollars sur les 25 000 dollars que lui a prêtés Stupak. Malgré des recherches approfondies, la police ne trouve sur les lieux aucune drogue et personne ne sait où s'est envolé le reste de l'argent…

Lors de l'autopsie effectuée quelques heures plus tard, on découvre des traces de stupéfiants dans son organisme. Néanmoins, la quantité ingérée est trop faible pour avoir causé directement son décès. Selon le médecin légiste, Ungar est mort à la suite d'un arrêt cardiaque dû à ses nombreuses années de toxicomanie.

Ses funérailles ont lieu la veille de Thanksgiving au cimetière du parc Palm Valley View Memorial à Las Vegas. Plus de cent joueurs de poker assistent aux obsèques financées grâce à une collecte d'argent organisée par Bob Stupak.

Trois ans plus tard, en 2001, Ungar est finalement intronisé au prestigieux Poker Hall of Fame.

 

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