L’autorité nationale des jeux (ANJ), dont les membres se sont réunis en séance plénière la semaine dernière, se sont penchés sur les stratégies promotionnelles 2021 des opérateurs de jeux d’argent agréés et sous droits exclusifs, au regard notamment des « objectifs de prévention du jeu excessif ou pathologique et de protection des mineurs ». Plusieurs points de vigilance ont été identifiés lors de cet examen.
Depuis l’an dernier, les opérateurs ont l’obligation de soumettre leur stratégie promotionnelle à l’approbation de l’ANJ. Cette dernière l’examine « au regard des objectifs de la politique de l’État en matière de jeux d’argent et de hasard et plus particulièrement la prévention du jeu excessif ou pathologique et la protection des mineurs ». Cette mesure, qui s’inscrit dans la continuité du cadre de référence pour la prévention du jeu excessif et pathologique et la protection des mineurs publié en décembre 2020, a pour objectif de permettre à l’ANJ de « construire progressivement sa grille d’analyse pour maintenir un jeu récréatif et aux opérateurs de se familiariser avec ces nouvelles dispositions », mais également, en cas de besoin, de « mobiliser son pouvoir de retrait à l’encontre d’une campagne de publicité particulière incitant au jeu des mineurs ou comportant une incitation excessive à la pratique du jeu ».
Plusieurs points de vigilance pour 2021
L’analyse des stratégies promotionnelles des opérateurs a mis en avant des points de vigilance communs à tous, nécessitant d’assortir de conditions les décisions d’approbation : une augmentation de 26% des budgets publicitaires par rapport à 2019 avec des campagnes d’envergures prévues notamment autour de l’EURO de football et les Jeux Olympiques de Tokyo ; un ciblage renforcé des jeunes avec le recours à des stratégies de marketing digital sur les réseaux sociaux Snapchat et TikTok particulièrement suivis par des mineurs ; et enfin une stimulation active du joueur ayant pour effet d’intensifier les pratiques de jeu et le recrutement de nouveaux joueurs.
Le PMU et la Française des Jeux (FDJ) suscitent « une préoccupation sérieuse au regard notamment de la jurisprudence de la CJUE (Cour de Justice de l’Union Européenne) « et du Conseil d’État qui rappelle que les efforts publicitaires des monopoles doivent demeurer mesurés et strictement limités à ce qui est nécessaire pour canaliser les consommateurs vers les réseaux de jeu contrôlés ». L’ANJ veillera à ce que leurs campagnes promotionnelles ne se cachent par « derrière des arguments d’intérêt général pour donner une image du jeu positive ou le justifier ».