Selon un sondage réalisé par Harris Interactive à la demande de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), un tiers des Français qui comptent regarder l’EURO 2020 de football envisagent de parier sur la compétition. L’occasion pour l’autorité de régulation de rappeler aux opérateurs leurs obligations, mais également de conseiller les joueurs « pour que le pari reste un plaisir ».
Depuis leur légalisation, les paris sportifs font carton plein. En témoignent les quelque 2,5 millions de compte joueurs actifs au premier trimestre 2021, détenus à 88% par des hommes, de moins de 35 ans pour 70% d’entre eux. Les grandes compétitions ne sont pas étrangères à cet engouement. L’EURO, qui avait généré 141 millions d’euros de mises en ligne en 2016, ne déroge pas à la règle. Cette année, ce chiffre devrait être largement dépassé selon l’ANJ. En effet, le sondage révèle que 48% des Français ont l’intention de suivre l’EURO, soit une proportion équivalente à celle de la Coupe du Monde de football 2018. Si 49% d’entre eux indiquent vouloir parier amicalement avec leurs proches, 31% envisagent de miser de l’argent sur les rencontres, en ligne pour 63% d’entre eux et en point de vente pour 56%. Cet engouement pour les paris sportifs peut engendrer des risques d’addiction, qui sont identifiés par plus de huit Français sur dix, qui y voient également une manière de pimenter les matchs ou, dans une moindre mesure, un moyen de gagner de l’argent.
Une série de mesures
Avant la compétition, l’ANJ a « rappelé aux opérateurs la nécessité que leurs communications commerciales soulignent l’importance de conserver une pratique de jeu modérée et maitrisée et que les offres de bonus ou de bienvenue qu’ils proposent soient suffisamment claires afin que les joueurs comprennent les engagements qu’elles sous-tendent ». Pendant la compétition, elle restera vigilante sur les gratifications financières et veillera à ce que le taux de retour aux joueurs (TRJ) ne dépasse pas les 85%. Elle instruira également les éventuelles plaintes des joueurs signalant des manquements aux nouvelles obligations des opérateurs.
Elle profite également de l’EURO pour rappeler les bonnes pratiques aux joueurs sur ses réseaux sociaux afin de limiter au maximum les risques d’addiction. Enfin, elle portera une attention particulière aux sites de pronostiqueurs ou tipsters qui se sont récemment fortement développés. Certains de ces sites relèvent en effet de pratiques commerciales trompeuses et présentent un réel danger pour les joueurs.
En parallèle, elle coordonne avec son homologue néerlandais le dispositif Anti Match Fixing Assessment Group (AMFAG) mis en place par l’UEFA, le Groupe de Copenhague et le Conseil de l’Europe, avec Interpol et Europol afin de lutter contre les risques de manipulations sportives.