Le reprise des paris sportifs après plus de deux mois d’arrêt ou presque pourrait représenter un risque pour les joueurs selon Charles Coppolani, le président de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), interrogé par France TV, qui rappelle « qu’ils ont été sevrés pendant longtemps à cause de la crise sanitaire. Il ne faudrait pas qu’ils se précipitent et dépensent à tout va ».
Privés de paris sportifs pendant le confinement, de nombreux aficionados de sport se sont tournés vers le poker en ligne, qui a vu le nombre de joueurs grimper en flèche, passant en quelques jours de « 300.000 comptes joueurs à 500.000 » selon Charles Coppolani, qui précise que « le total des dépenses liées aux jeux en ligne, qui ne dépassent pas 5 millions d’euros en temps normal, est passé à 16 millions pendant le confinement, ce qui veut dire qu’on a plus joué, alors que les rencontres sportives ont totalement cessé ». Pour l’ARJEL, ce report des parieurs sportifs sur le poker en ligne pendant le confinement et cette intensification des mises est à surveiller pour éviter une perte de contrôle des joueurs. « En tant normal, les joueurs ne peuvent consacrer qu’un temps limité à leur jeu. Ils ont leur vie à vivre (…). Là, confinés à la maison, ils ont eu un temps conséquent pour jouer. Et même s’il n’y avait plus de match, il restait le poker ». Certains joueurs se sont également tournés vers les championnats biélorusse et australien. Selon Charles Coppolani, les mises sur le championnat biélorusse ont atteint le million d’euros pendant le confinement, contre 10.000 à 30.000 euros en temps normal. « Les parieurs cherchaient à exercer leur activité de parieur et se reportaient sur ce qui était ouvert. Lorsque le championnat australien a été ouvert (il n’est pas ouvert aux paris en période normale), la première journée, on a eu 700.000 euros de mises. C'est énorme. Ça montre bien que les parieurs voulaient absolument poursuivre. Nous avons aussi autorisé les championnats chinois, coréen ; c'était pour que les joueurs puissent trouver malgré tout des paris à faire, et ne pas aller ailleurs sur des compétitions illégales ».
Source : France TV