Après examen des stratégies promotionnelles 2022 des opérateurs de jeux d’argent, le collège de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) a décidé, en s’appuyant sur les lignes directrices et les recommandations que cette dernière a adoptées le 17 février, de rejeter la stratégie de Winamax et d’exiger, pour les autres, qu’ils modèrent leur politique promotionnelle de manière significative.
La stratégie promotionnelle des opérateurs de jeux d’argent doit être approuvée chaque année par l’ANJ, qui l’examine au regard des objectifs de la politique de l’Etat en matière de jeux d’argent et de hasard, et notamment la prévention du jeu excessif ou pathologique et la protection des mineurs.
Suite son analyse comparée des stratégies promotionnelles 2022 des 15 opérateurs en ligne agréés et des deux opérateurs sous droits exclusifs que sont FDJ et le PMU, l’ANJ a mis en évidence plusieurs points de vigilance, communs à la majorité des opérateurs. Ces derniers ont justifié d’assortir les décisions d’approbation de conditions exigeantes, visant à modérer leur politique promotionnelle dans le contexte des évènements sportifs de la fin d’année. Parmi ces points de vigilance, on citera l’augmentation des budgets publicitaires de 7 par rapport à 2021, avec des campagnes d’envergures concentrées en fin d’année autour de la Coupe du Monde de football ; ou encore une mobilisation systématique des leviers numériques se caractérisant par une présence accrue des opérateurs sur les différents réseaux sociaux, un recours de plus en plus important aux influenceurs et une fréquence élevée de sollicitations commerciales des joueurs.
La stratégie promotionnelle de Winamax rejetée par l’ANJ
Selon l’ANJ, la stratégie promotionnelle de Winamax cible trop fortement « des jeunes adultes comportant un risque réel de jeu des mineurs » ; stimule de manière « quasi permanente des joueurs au moyen de campagnes de communication et de partenariats problématiques du point de vue du jeu excessif » ; et présente « un risque global de pression publicitaire accru en 2022 alors que ce niveau pression était très fort l’année précédente. Au vu de ces risques et de l’absence de mesures de prévention et de protection des publics suffisantes, l’ANJ a décidé de rejeter la stratégie de Winamax. L’opérateur a un mois pour déposer une nouvelle demande.
FDJ et le PMU n’échappent pas à la règle. Concernant la FDJ, l’ANJ a relevé deux points d’attention : l’un « tenant à l’ampleur de la politique promotionnelle projetée par l’opérateur, dans son volume et ses modalités de diffusion, qui peut être regardée comme dépassant, à certains égards, ce qui est nécessaire pour atteindre l’objectif de canalisation », l’autre ayant trait « au contenu de ses communications commerciales, qui ne doivent pas avoir pour effet, en valorisant des arguments d’intérêt général ou en faisant miroiter des gains mirobolants, de banaliser le jeu ou de stimuler de manière trop vigoureuse la pratique de jeu ».Un effort similaire de vigilance et de modération est demandé au PMU. Celui-ci doit notamment s’abstenir de diffuser, dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de recrutement par « la transmission », toute communication commerciale qui présenterait le jeu d’argent et de hasard comme un loisir familial impliquant des mineurs ou qui ferait référence à une initiation des mineurs aux jeux par un membre de leur famille. Par ailleurs, l’ANJ a rappelé au PMU qu’il doit « veiller à ce que la mise en œuvre de sa politique promotionnelle, en particulier via l’octroi de gratifications financières, ne conduise pas à renforcer l’intensification des pratiques de jeu qui caractérise déjà le pari hippique ».