Mieux réguler la publicité pour les paris sportifs pour protéger les jeunes

Alors que la Coupe du monde de football se dispute actuellement au Qatar, la vigilance est plus que jamais de mise du côté du gouvernement, qui estime que les sites de paris sportifs ont trop tendance à cibler les jeunes dans leurs publicités.

« Les paris sportifs représentent une ponction des ressources sur la jeunesse de notre pays », déplorait la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry dans un courrier adressé la semaine dernière à l’Autorité nationale des jeux (AJN) et à l’ARCOM, à qui le gouvernement a demandé « d’aller plus loin dans la protection de la jeunesse » et que le texte « la probabilité statistique de gain ou taux de retour, et en l’occurrence de perte » soit associé à « tout message commercial en faveur des paris sportifs ». Cette dernière, qui s’élève contre la « systématisation de la séquence dédiée aux paris dans les émissions radio » autour du ballon rond estime en outre que « veiller à la protection de l’enfance et de l’adolescence implique de ne pas exposer de très nombreux mineurs à de la propagande commerciale en faveur de paris sportifs, par exemple à la mi-temps d’un match ». Très impliqué dans sa démarche, le gouvernement a demandé un « point d’étape » à l’ANJ sur sa campagne de prévention « T’as vu, t’as perdu » à l’issue des matchs de poules du Mondial de football et à l’ARCOM un « bilan intermédiaire des amendes » infligées aux opérateurs de paris sportifs pendant la compétition, suite à la délibération adoptée en octobre sur l’encadrement de la publicité audiovisuelle pour les paris sportifs, notamment auprès des mineurs.

Selon une étude de l’ANJ publiée en février dernier, 28% des 15-17 ans avaient misé au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Et 72% des parieurs en ligne ont moins de 35 ans. « On voit bien que les campagnes de publicité très agressives des opérateurs reprennent les slogans, le vocabulaire, l’imagerie, les visuels qui peuvent être ceux des jeunes des quartiers populaires », expliquait récemment au Figaro Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, qui avait lancé une campagne de prévention avant le coup d’envoi de la grand-messe du football. Des campagnes qui ne semblent pas avoir d’impact sur les paris sportifs engagés sur la Coupe du monde de football d’après l’ANJ, qui « comptait plus de 200 millions d’euros de mises » à la fin de la première semaine de compétition, « soit plus de 7 millions d’euros d’enjeu par match en moyenne ». Cette dernière prévoit une explosion des mises sur la compétition, même si « le parcours de l’équipe de France sera néanmoins déterminant sur le montant des enjeux ».

Source : Le Figaro