Un parieur sportif, qui a perdu 1,5 millions d’euros au Loto Foot il y a huit ans à cause d’un but non valable, poursuit le LOSC en justice, jusque devant la Cour de cassation.
L’histoire remonte au 19 septembre 2010. Ce jour là, le club lillois affronte l’AJ Auxerre. Alors que les deux clubs semblent se diriger vers le match nul, l’attaquant lillois Moussa Sow offre la victoire à son équipe en inscrivant un but à la 89e minute sur un hors jeu dont tout le monde convient, y compris le joueur. Malheureusement, l’arbitre ne le siffle pas et le match se termine sur cette erreur d’arbitrage. Une erreur qu’a du mal à digérer un retraité auvergnat, qui avait pronostiqué correctement 13 des 14 matchs de la grille de Loto Foot, et qui aurait du remporter la somme de 1,5 million d’euros. « Ce jour-là, je faisais de la randonnée dans le Cantal. On était sur le chemin du retour, avec ma compagne, quand j'ai entendu à la radio qu'il restait cinq minutes à jouer. Jusque-là, j'étais conforté dans mes choix : il y avait match nul. En arrivant à la maison, je mets mon PC en route pour voir l'évolution de l'affaire, parce que ça devenait franchement intéressant pour moi », se rappelle-t-il. « Le système de gains en direct affichait un pactole de 1,5 million d'euros. À 24 secondes de la fin du temps réglementaire, selon le constat d'huissier que j'ai fait établir, Moussa Sow inscrit un but ».
Pour le retraité, l’injustice liée à une erreur d’arbitrage devient vite une obsession. « J’ai réagi tout de suite. J’ai commencé à écrire des recommandés à la Française des Jeux pour m’indigner. J’en ai également envoyé à Michel Seydoux, qui était président du LOSC et de la commission marketing de la Ligue de football professionnel (LFP). J'ai fini par recevoir une réponse de la Française des jeux qui a ouvert le parapluie, en disant qu'elle s'en remettait aux résultats transmis par les instances officielles », poursuit celui qui décide de porter l’affaire en justice en mars 2014, en assignant le club lillois et le joueur à lui payer la somme correspondant au gain manqué. Estimant qu’il n’y a pas eu de « volonté de tricherie », le Tribunal de grande instance (TGI) de Clermont-Ferrand ne lui donne pas raison. Après avoir fait appel de la décision, il fait appel mais est à nouveau débouté en avril 2017. Aujourd’hui, le retraité a décidé de se pourvoir en cassation pour faire valoir ses droits.
Avec Le Point