Alors que le coup d’envoi de la Coupe du monde de football sera donné dans quelques semaines, Santé Publique France lance pour la première fois une campagne de prévention. Intitulée « Parier, c’est pas rien », cette dernière a pour objectif de « diminuer le nombre de parieurs à usages problématique et d’améliorer la connaissance des risques liées aux paris sportifs, notamment chez les jeunes ».
Diffusée jusqu’au 22 novembre, la campagne a pour vocation de sensibiliser les joueurs et leur entourage aux risqués liés à une pratique problématique et oriente vers le dispositif d’écoute et d’aide à distance « Joueurs info service ». Si Santé Publique France a décidé de partir en campagne, c’est parce que les risques liés aux jeux d’argent sont parfois occultés par les joueurs, et qui plus est par les parieurs, qui ont tendance à considérer les paris comme un jeu d’habileté plus que de hasard. Le jeu excessif pourrait engendrer des troubles anxieux ou de l’humeur, une consommation accrue d’alcool, de tabac, de cannabis. Un vrai fléau surtout quand on sait que les paris sportifs se sont considérablement développés notamment auprès d’un public jeune et vulnérable. Et que 100 parieurs sportifs, une quinzaine sont susceptibles de basculer dans une publique problématique. 72% des parieurs ont en effet entre 18 et 35 ans, et près de la moitié entre 18 et 25 ans. Une bonne partie d’entre eux sont issus de milieux modestes et plus fréquemment chômeurs.
Une pression publicitaire renforcée lors des grands évènements
Lors de l’EURO 2021 de football, 434 millions d’euros avaient été misés en ligne, soit trois fois plus que sur la même compétition en 2016. La publicité faite par les opérateurs lors de ces grands rendez-vous sportifs contribue à augmenter le panier moyen des joueurs, et en attire de nouveaux.
Sensibiliser aux risques
Le concept de la campagne est de déconstruire les idées reçues sur les paris sportifs à; travers une « émission-debat » en format audio décryptant les paris sportifs dans un format dynamique et spontané. Plusieurs thématiques sont abordées dans ce sens : le poids des opérateurs de jeux, leurs techniques marketing, le caractère addictif des paris sportifs, ainsi que les mécanismes et conséquences de l’addiction. Le dispositif est complété par des capsules vidéo d’information diffusées en digital.
Débanaliser les paris sportifs
« Parier, c’est pas rien » vise à débanaliser les paris sportifs et rappelle les risques auxquels les joueurs s’exposent. Ces derniers sont invités à; retrouver plus d’informations sur le site dédié Joueurs info service de Sante publique France. Un site qui propose une aide une aide personnalisée aux joueurs et à leur entourage via une écoute personnalisée, des informations spécialisées, des espaces d’échange et d’entraide, ainsi qu’un annuaire des structures compétentes dans la prise en charge de l’addiction au jeu. L’an dernier, Joueurs info service a traité 3635 demandes. 65% d’entre elles étaient en provenance des usagers, 32% de l’entourage, 3% des professionnels et du grand public. 47% de ces sollicitations concernaient les paris sportifs et portaient sur les difficultés à arrêter (34%), les difficultés financières (26%) et le mal-être de l’usager (24%).