Alors que l’EURO 2020 de football a joué comme prévu le rôle de catalyseur pour les paris sportifs, les publicités pour les sites de paris sportifs, qui ciblent principalement les jeunes, sont sous le feu des critiques des adictologues et des associations depuis plusieurs semaines. Mais également du Gouvernement, qui a demandé à l’Autorité nationale des jeux (ANJ) de réagir, dans un courrier adressé vendredi dernier par la Secrétaire d'État à la Jeunesse, Sarah El Haïry.
Dans ce courrier, Sarah El Haïry dénonce des « pratiques néfastes » en matière de publicité pour les sites de paris sportifs qui « valorisent le jeu en sous-entendant qu’il contribue à la réussite sociale, le tout grâce aux gains », regrette qu’elles « mettent en scène des profils qui sortiraient de situations de difficultés personnelles, professionnelles, sociales ou psychologiques grâce au jeu et laissent supposer que l’on peut gagner sa vie grâce au jeu ». Et demande des sanctions à l’encontre de ces derniers, ces publicités ciblant, selon elle, les jeunes les plus fragiles et les plus défavorisés. « Avoir une stratégie d’encouragement au jeu, c’est une chose. Avoir une stratégie qui vise spécifiquement les jeunes des quartiers populaires, c’est bâtir un business plan reposant sur les difficultés que rencontrent ces jeunes en leur donnant de faux espoirs. Ce n’est pas acceptable », a poursuivi la Secrétaire d'État à la Jeunesse dans son courrier, rappelant à l’ANJ que la loi interdit de donner une image trop positive des jeux d’argent. Si cette dernière n’a pas répondu aux sollicitations d’Europe 1, sa présidente, Isabelle Falque-Pierrotin, avait reconnu en juillet dans les colonnes de Libération, que « certaines publicités dépassent le cadre fixé par décret qui interdit de donner une image positive du jeu ou qui suggère qu’il contribue à la réussite sociale ». Une consultation publique devrait être lancée sur la question en octobre prochain. A suivre !
Source : Europe 1