L’EURO 2016 de football, qui devrait générer 60 milliards d’euros de mises, sera placé sous haute surveillance. Une plateforme inédite regroupant les acteurs du sport et des jeux va être mise en place afin de lutter contre les matchs truqués et les paris illégaux, et de surveiller les 3.000 joueurs, arbitres et membres des staffs interdits de parier sur la compétition.
Grande première dans le milieu du sport. Un décret, examiné le 7 juin devant le Conseil d’Etat, et dont le texte devrait être publié au Journal Officiel rapidement, va donner pour la première fois la possibilité aux autorités de recouper les 3.000 noms des participants à l’EURO 2016 de football transmis par l’UEFA à ceux du fichier des paris sportifs de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL). Si le nom d’un des participants ressort de ce croisement de fichiers, il risquera l’expulsion à vie des compétitions organisées par l’UEFA. Afin de lutter de manière encore plus efficace contre les matchs truqués, 20 enquêteurs du service central des courses et des jeux (SCCJ) ont été formés pendant un mois à la prise de paris dans le football. « En raison de la médiatisation de la compétition, les risques sont faibles. Mais ils existent. La principale menace reste l’approche d’un joueur, d’une équipe ou d’arbitres par des tiers recherchant la corruption », a expliqué à MetroNews le chef du SCCJ, le commissaire Philippe Ménard. Ces enquêteurs, déployés dans les stades et dans les hôtels où résident les équipes, scruteront également les réseaux sociaux, et pourront surveiller l’entourage des joueurs. Car « outre les manipulations sur les match, il peut y avoir des opportunités pour blanchir de l’argent », a-t-il ajouté.
Ce texte est présenté comme « un outil supplémentaire dans la lutte contre les matchs truqués. Jusqu’à présent, seuls les noms transmis par les fédérations nationales pouvaient être croisés. Désormais, le texte s’applique à toutes les compétitions se déroulant en France, y compris d’ordre international, comme pour les Jeux Olympiques de 2024 si la candidature de Paris est retenue », comme l’a expliqué à MetroNews Corentin Sagalen, le coordinateur EURO 2016 de l’ARJEL.
Avec MetroNews