Comme toutes les autres disciplines sportives, le tennis est lui aussi touché par la corruption liée aux paris sportifs, mais également le dopage. Face à ce fléau, la direction juridique de la Fédération Française de Tennis (FFT) a mis en place un certain nombre de dispositifs.
Ainsi, afin de préserver au mieux l’éthique des compétitions sportives la FFT collabore de manière étroite avec l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) et les opérateurs de paris sportifs agréés en France, « afin de détecter et relever les mouvements de cotes douteux lors de paris en ligne ». En cas de match suspect, la surveillance est renforcée et si le risque de manipulation semble trop important, l’ARJEL peut prendre la décision d’interdire les paris sur la rencontre. Compétente uniquement en France, l’autorité régulatrice collabore avec d’autres instances internationales sur le sujet. « La difficulté est qu’il n’y a pas une seule régulation qui irrigue l’ensemble mondial », déplore François Lhospitalier, le directeur juridique et conformité de la FFT. « En tant que fédération sportive, ce qui nous importe le plus est que la sincérité des matchs ne soit pas atteinte. L’ADN du sport est par définition son incertitude », ajoute celui qui estime que la sensibilisation du milieu du tennis dans son ensemble au risque de manipulation sportive est primordiale.
En effet, la FFT doit également lutter contre la menace des « courtsiders », ces faux spectateurs qui parient depuis les tribunes. Pour cela, ses juristes travaillent en collaboration avec le service central « courses et jeux » de la direction centrale de la Police Judiciaire, qui met en place un système de surveillance et de traque en croisant les fichiers avec la billetterie nominative des tournois. Les salariés de la FFT ont quant à eux reçu une formation pour les repérer. S’ils sont passibles d’une exclusion de l’enceinte du tournoi et d’une interdiction de stade, les « courtsiders » ne le sont pas à ce jour de poursuites judiciaires. « Nous souhaitons vivement que la pratique du « courtsiding » soit une infraction pénale répréhensible a minima d’une amende », indique François Lhospitalier. Pour mémoire, lors de l’édition 2017 des Internationaux de France de Roland-Garros, une trentaine de personnes ont été expulsées du stade pour ce motif.
Avec Les Echos Business